Suivez le guide...

samedi 7 juin 2014

Du Côté de Chez Anne, à Strasbourg, un air de vacance aux portes de la ville


Arrivant dans cet établissement transpartisan, à peine sortant des grands boulevards périphériques, tout juste sortis de la voiture, vous serez surpris d’être instantanément mis en mode « vacances ».

La maison, au volume impressionnant mais constituée de quantités de petites pièces accueillantes, le jardin qui semble immense, surtout aussi proche de la ville, tout joue dans le dépaysement immédiat. Ici vous pouvez venir dormir, prendre le thé, mais nous, ce qu’on veut, c’est manger au calme avant de plonger dans le centre strasbourgeois.




On s’installe, non sans être passé devant une table ronde pleine de pâtisseries-maison qui met tout de suite en confiance et dans l’ambiance. A peine posé, l’on vous sert des rillettes de thon, bien relevées, avec du pain frais coupé en large tranches.


Pour découvrir la maison, et parce que nous y sommes au déjeuner (du samedi), on prendra le menu d’appel à moins de 30€. Nous choisissons le tartare de Bar, annoncé aux « saveurs des Caraïbes », qui est surtout bien relevé aux herbes et aux agrumes et servi avec quelques chips de patate douce. C’est bien exécuté et fait une agréable petite entrée. 
Le menu étant à choix multiples, on tente aussi les ravioles de foie gras, légumes et bouillon miso. Si tout semble bien fait maison, cette assiette me convainc moins, elle reste tout à fait valable, mais il manque un équilibre, un dosage. Le bouillon est puissant et imprègne quelques légumes mandolinés et les cuit quelque peu. 


Pour le plat, on retrouve un choix compliqué entre un canard aigre-doux et du bœuf japonisant. Le canard, à la découpe actuelle et à la cuisson exacte, basse température, servi avec une purée très-vitellote, surmontée de mangue-curry. La sauce de miel laqué ajoute encore un peu de douceur à l’ensemble.

Le bœuf à la mode du moment, est un plat plus sec, mais plus juste aussi, la viande, une entrecôte de Salers, est bien juteuse et juste saisie sur les deux faces. Cela fait la base du plat, mais ce qui le fait rebondir, ce sont ces radis daïkon, cuits comme tempurés, à la chapelure de brocolis. Les shiitakes poêlés apportent juste ce qu’il faut d’indolence au plat. 


Pour le dessert, on passe à la table-chariot, tellement tentante que j’ai oublié de la photographier. Dans cette maison de famille, elle est tout à fait à sa place, même et surtout avec des pâtisseries simples comme bonjour. Je craque sur la tarte aux fraises, qui se fait un peu la malle, mais qui reste tellement agréable, car bien chargée de fraises et de crème. Elle choisit celle au chocolat, mieux taillée, bien exécutée, et  convenablement cacaotée, elle fera un dessert meilleur encore, surtout avec quelques fraises.


Pour ce qui est du vin, le choix est simple et court, mais la politique de prix n’est pas trop lourde, on se laissera aller avec 50cl de rosé et une demi de rouge. 

Après, on n’a qu’une envie, c’est de traîner, qui dans le jardin, en scrutant cette petite cabane sortie d’un monde imaginaire, qui sur la terrasse sirotant cafés et finissant les vins, à l’ombre de cette maison qui accueille tout ce que « la ville à trop haute dose » insupporte, des jeunes de passage aux habitués et amis d’Anne Gerber, des familles en sortie annuelle aux csp++ qui en font leur cantine.        


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon cher Antoine,
j'avais déjà eu le plaisir et l'honneur de vous faire quelques "révélations" concernant la brasserie les Haras, aussi me permettrais-je de vous proposer celle-ci:
Je vous avais parlé de ce jeune Chef, Antoine BOTTER, qui a officié justement à l'ouverture de la brasserie les haras, et bien c'est le même qui vous a concocté ce repas, car il est désormais et ce depuis début février le Chef du restaurant "Du côté de chez Anne"

Pour y avoir mangé une dizaine de fois depuis son arrivée, (je suis dans les CSP++ qui adore dénicher les bonnes tables avant que, réputation oblige, elles ne soient prises d'assaut) et je dois avouer que j'ai littéralement craqué pour cette inventivité, cette finesse (le pigeon basse température est juste grandiose, tout comme le mi-cuit de thon).

Ce jeune Chef avait montré toutes ses possibilités au Haras, on sent que là, il laisse parler sa "patte", et c'est tant mieux pour nos papilles.

Epicuriennement vôtre

Frédéric

Antoine MANTZER a dit…

Cher Frédéric, merci pour ces précisions qui complète mon propos, il est vrai que je n'ai même pas demandé le nom du chef, étant donné que ce déjeuner fût ma première expérience en ces lieux.

J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère des lieux et l'esprit de la maîtresse de maison, la cuisine était "simple" (gastronomiquement parlant) et assez juste sur certains points, et cela reste un menu-déjeuner à bon prix. Il y avait tout de même des choses moins appréciées que d'autres. Peut-être que la cuisine du soir est plus appliquée encore...

J'aurai un avis plus construit après un second passage.

Au plaisir de vous lire,

AntoineM

Anonyme a dit…

Excellente réflexion, en effet, le repas de midi est un peu moins "élaboré" que la carte du soir. Je ne peux que fortement leur conseiller une même carte midi et soir tout en gardant le menu déjeuner.
Laissez moi vous narrer en ce sens un menu que j'y ai fait (pour la Saint Valentin):
Nous avons démarrer en amuse bouche par une succulente St Jacques piquée au chorizo au coulis piquillos (une vraie découverte) et un velouté de cèpe et oeuf de caille, dont la cuisson avait la précision des horlogers suisses.
Un foie gras avec un chutney de mangue et coulis d'ananas juste divin, (la composition de ce génial chutney, est tout simplement étonnante) faisait office de première entrée, suivi par une truite "label rouge" aux agrumes et mousseline de laitue au lard exquis. Le mariage entre la truite, et les copeau d'agrumes est une explosion gustative en bouche.
Un étonnant et néanmoins magnifique granité de whiskies au coulis de fraise (un must) venait entrecouper les entrées et le plat de résistance.
L'explosion gustative est arrivée avec ce magret de canard au miel et gingembre, accompagné de pomme Anna et morilles, cuit en basse température, permettant le mariage royal entre la tendresse de la viande et son goût sublime, rehaussé d'une sauce au foie gras.

Le dessert "spécial Amoureux" était un doux mélange entre un sorbet de rose , une gelée de champagne à mélanger avec un espuma de letchee, un velouté pour l'estomac.
Je n'oublie pas en mignardise cette somptueuse crème brulée au chocolat et fruit de la passion, (un régal)

Un second passage, le soir, me semble tout indiqué

Epicuriennement vôtre

Frédéric

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...