Suivez le guide...

jeudi 22 octobre 2009

En automne et en manque de champignons

Dans notre belle région, comme en d'autres lieux, la pluie s'est fait désirer tout l'été.

Alors que les vignes, ne s'en portent pas plus mal, quitte à risquer un difficile équilibre sur les terroirs riches et chauds, c'est un fait heureux ; mais que nos forêts se trouvent en manque de champignons, là c'est déjà bien plus embêtant.

Surtout pour les gourmandins et les gourmandines comme nous qui aiment à cette saison, se plonger les sens et la pensée dans quelques sous-bois odorant, et la cuillère dans ces fabuleux fruits de terre et d'eau.

Alors que ce soit dans un bocal de cèpes poêlés ultra-frais, des plus simplement apprêté, à peine sortie de son biotope ou par poignée-crêmée, des trompettes de la mort recouvrant littéralement une côte de veau, on peut toujours demander à un bon primeur ou à l'étal du marché.

Mais le prix a vite fait de tempérer notre plaisir, et puis les champignons c'est bon quand il y en a un peu trop, et à ce qu'il paraît quand on aime, on ne compte pas...

Sinon on peut aussi chercher au fond du congélo, quelques belles truffes de l'année, avec la quantité que la nature nous a livrée, y avait la possibilité de les conserver.
Mais même si j'adore les risottos forestiers, même si j'ai toujours considéré la melano pour ce qu'elle est, tout cela manque au goût du jour, d'une pointe de simplicité.



Car si l'on cherche absolument la folle précision et des produits d'une qualité rare, on peut toujours faire confiance à nos restaurateurs.
Dans cette Chaumière que quelques esprits chagrin considéreraient comme perdue au fin fond de la France, on a pu se consoler avec ces plats natures, simples, et pourtant très travaillés.

Ici des girolles génialement croquantes, servies dans leurs jus, avec une gelée'serrée de persil, et au milieux desquelles se sont glissées quelques suprêmes de pamplemousse et un peu moins encore de cardamome. Un accord et un dosage tout bonnement fabuleux !

Là avec un paquet de morilles, servies pour elle-même dans une raviole ouverte, légère et fondante, surmontée d'un air de savagnin, aérien comme un vent jurassien.

Le plaisir brut, ou quand un travail quasi invisible agit comme sublimation d'une nature généreuse...


Alors oui, il y a toujours moyen de trouver de quoi calmer nos ardeurs et nos envies de saison, mais je vous le demande et je me répète, qu'y a t'il de meilleur que de revenir de cueillette avec un panier bien rempli - sensation du plaisir accompli - et de traiter ces champignons avec toute son attention, de les laver soigneusement, de les poêler délicatement, puis une fois prêt, de se jeter dessus et de dévorer tout cela goulûment ?

samedi 17 octobre 2009

L'Alsace en Octobre

Quand sonnent les cloches de la rentrée, même les chaudes couleurs de l’automne peine à nous réchauffer le cœur. En Alsace, pour retrouver le goût d’apprendre, une solution : Marlenheim, sa table réputée et son école buissonnière…


Dans ce petit coin de vigne à l’ouest de Strasbourg, se trouve une institution sérieuse et tentante à la fois : A l’Ecole des Vins. Donnons le bon exemple à nos enfants et prouvons-leurs qu’il est plus facile d’apprendre en s’amusant.

Dans un cadre contemporain, chez Arthur Metz, il est passionnant de venir s’initier à la dégustation ou de comprendre un peu mieux les astuces d’un mariage réussi entre mets et vins.

Le grand public est ravi, et quand un professionnel dévoué vous sert de prof, on se surprend à être attentif comme jamais. Qui plus est quand les nombreux évènements rythmeront le mois d’Octobre, avec en point d’orgue, la ‘’Semaine du goût’’ et la ‘’Fête des vendanges’’.

Mais rien de tel que les exercices pratiques et la liberté pour affiner sa soif de connaissance, alors filez découvrir à pied les terres locales, le Steinklotz, qui malgré son ensoleillement et ses qualités, est encore bien peu réputé…à vous de trouver le bon domaine…

Pour quelques conseils avisés, et plus encore, pour le plaisir de la gourmandise, le détour est quasi-obligatoire dans l’élégant décor patiné de la salle du Restaurant Le Cerf.

Cette table, au départ-nord de la route des vins, décline sa vision d’une belle cuisine bourgeoise à l’alsacienne, et Michel Husser est toujours à la recherche du Bon.

Pour une choucroute impeccable, cochon traité en majesté, et des bouchées à la reine au top de leur forme ; ou pour des plats plus ‘’modernes’’, la carte saura combler les envies des clients de tous horizons.
Et si vous y passez durant la deuxième quinzaine d’octobre, ne loupez pas le menu à thème, ce mois-ci, le pot au feu est dans un menu fabuleux où ce plat d’antan est magnifié, décliné et servit avec les égards dus à son rang.

mercredi 7 octobre 2009

Facilité & félicité, plaisirs des vins d'été

Voilà l'été, qui après quelques prolongations, semble définitivement terminé, c'est le moment de revenir sur ces bouteilles de saison, celle qu'on a simplement partagées avec quelques proches, dans une ambiance fortement détendue, sans forcément y faire très attention, à la simple recherche du plaisir...


Durant cette période clémente, on a tant aimé partir, tire-bouchon au fusil, accompagné de belles charcuteries de tout le pays et de bons amis, pour s'asseoir en pleine nature, à boire son jus. Un des jolies souvenir fut cette quille du bon Marcel LAPIERRE, sur ces parcelles les plus anciennes (dont pas mal de Côte de Py). Sur le millésime 2007, on retrouve la gourmandise d'un beau fruit, bien élevé, bien charpenté pour un beaujolais. Y a du corps, de la vibration, mais on retrouve ce côté addictif et gouleyant des bons beaujolais.


Alors bien sûr pendant ces mois de chaleurs on privilégie des vins plus simples et frais, mais pas question pour autant de laisser complètement tomber les bombes à retardement.
On a donc craqué pour ce vieux magnum de Chateauneuf du Pape, Un Clos de L'Oratoire des Papes 1985, partagé un soir de bonheur.

Comme on peut le constater la robe est tout sauf fatiguée, mais quel beau vermillon que voici !!.
Le nez à l'ouverture suit cet aspect, plein de forme et de fougue.
Quelques heures plus tard on retrouve cette élégance des vieux vins de ce côté de la France, cette cerise matinée d'eau-de-vie. Le nez est précieux et élégant, bois précieux et spicy, la bouche elle est plus fluide mais décline des notes fruitées comme on en fait plus beaucoup...une joie nous emporte et l'analyse est bien vite oubliée.




Mais l'été c'est aussi et surtout le moment de courir les vignes en France du sud, dans ces domaines où l'on emprisonne le soleil en bouteille, où l'on décline garrigue et épices et où il est facile de tomber sur quelques pépites à prix sympathique.
Comme ici chez Rimauresq, le fidèle compagnon de nos souvenirs estivaux.


Mais ce qu'on aime le plus en cette période, c'est le repos du guerrier, la mise en pause de l'esprit analytique, ben oui, c'est bien aussi de siroter quelques facilités, le regard perdu dans la grande bleue.

C'est le moment de trouver quelques bons rosés de Provence, je vous confirme, ça existe, cet été on a bien aimé le Chateau d'Ollières et de Domaine de la Giscle, sur le 2008 bien sûr, des rosés presque élégants et avec une vitalité de bon aloi.
En blanc on se repose les papilles au Barbeiranne 2008, parfait vin de simplicité, à servir frappé et à ne pas tarder à finir. Et pour se régaler, l'Oratoire du Chateau Minuty 2008, un vin qui me laissait fréquemment sur ma faim ces derniers millésimes mais qui cette année, est plein de vie, de fruits blancs, de végétaux bien taillés...bref une belle "surprise" après quelques années de moins bien.
Ces vins sont plus certainement appréciés là en bas, mais il ne faut pas prendre tous les vins de Provence pour de gentil jus de vacances, en rouge on trouve des choses vraiment bien faites, en premier lieu le Domaine de la Courtade 2004, un domaine mythique sur une île paradisiaque (quand les touristes lui foutent la paix) et des conditions démentes qui donnent un rouge superbe, plein de force, de fruits et de cuirs quand on sait l'attendre, un régal chaque année, un vin qui tient la route.
Et pour finir de se convaincre, rappelons nous au souvenir de Bandol Tempier 1999, la preuve en mode-mourvèdre que même les gammes les plus simples, quand elles sont bien faites, passent la décennie sans aucun soucis, celle là en tout cas n'ira pas plus loin...pour notre plus grand plaisir.


Vous l'aviez compris sans moi, mais cette saison qui s'achève fut celle des plaisirs partagés, des vins bus en liberté, en plein air, et en été, comme en tout saison, rien de mieux que de boire le vin à même ces vignes. Tout comme ce Gewurztraminer Grand Cru Vorbourg 2003 de Muré, un vin charnel et charnu, ultra marqué par la rose qui équilibre de gourmands fruits jaune, riche à souhait
Après une saison comme celle là, on repart reboosté pour d'autres découvertes, d'autres partages, et du plaisir, du plaisir, et encore du plaisir...

samedi 3 octobre 2009

Fiche-conseil: Le Domaine TRIMBACH à Ribeauvillé

Pour vous en dire plus encore sur ce domaine, le métronome de L'Alsace, je vous livre ci-dessous un exemple de mes fiches-conseil.
Des mines de renseignements et de tentations, le produit "Les Petits Papiers" des Secrets d'Epicure.







Domaine TRIMBACH à Ribeauvillé

C’est à la sortie de Ribeauvillé, que vous trouvez la tour de guet signalant cette grande maison, cette icône alsacienne.
Ses vins d’équilibre et de pureté, secs et ultra-précis, représentent tant l’image de cette belle région, qu’incontestablement ce domaine tient plus du phare que du surveillant-général pour l’immense majorité des viticulteurs alsaciens.

Un ‘’style Trimbach’’ qui se précise depuis Fréderic-Emile, il y a plus de 150 ans, pour devenir une véritable signature.
Ce souffle minéral qui s’échappe d’un verre, cette acidité maîtrisée et cette tension qui tient les vins à travers le temps, voilà la vision Trimbach d’un grand Alsace.

Les cuvées Fréderic-Emile et Clos Sainte-Hune sont l’image même de leur science du riesling et de la région, elles nécessitent souvent dix ans de patience pour atteindre le firmament, et font fréquemment parties des plus grands vins blancs de France et du Monde selon les dégustateurs.
La première est faite de Geisberg et d’Osterberg, terroir sur lequel repose la maison ; elle représente la vision d’une certaine minéralité, intense et complexe.
La seconde est un monopole, d’un seul tenant et d’un peu plus d’un hectare et demi sur le Rosacker. C’est le modèle d’une puissance toute canalisée en longueur et qui décline, au fil des millésimes et de l’âge du nectar, toute la palette aromatique des possibles. De la craie aux agrumes, de la fraîcheur d’un ruisseau de fleurs blanches à l’éclat d’un bouquet de pierres.

Si ces deux étiquettes mythiques sont le sommet de la gamme, la maison a toujours travaillé toutes ses bouteilles avec le même souci de régularité et de sérieux. Ils ont ‘’tout simplement’’ l’ambition d’allier quantité et qualité, et de présenter des vins de gastronomie, dans l’image claire de leurs cépages.
Pour ce faire, ils privilégient depuis longtemps leurs grandes terres en assemblages, et si les raisins proviennent d’achats, il s’agit de contrats très suivis. Au final, aucune grappe de raisin ne peut passer la porte sans le contrôle et la première attention du maître des vinifications, Pierre Heydt-Trimbach.

On retrouvera souvent leur simple pinot blanc classique, en ce moment le 2007, un jus empreint d’évidence et exhausteur d’appétit.
On recherche partout le riesling ‘’Réserve’’, pour ses fondamentaux, une surface faite de fulgurances florales mais aussi d’une belle petite profondeur.
Ne venez pas ici pour chercher la folie ou l’extravagance, mais pour les amateurs de douceurs et de vins plus charnels, le fameux gewurztraminer Seigneurs de Ribeaupierre 2001, ou leurs grands liquoreux sont d’une amplitude totale tout en restant droits, frais et élégants.

La qualité de cette maison, je ne l’affirme pas tout seul, son impact commercial non plus. Par contre je peux désormais vous l’avouer : j’ai la chance d’être relativement proche de cette famille, et d’avoir beaucoup appris sur ma région
à leur contact.
Cette recherche de la perfection au quotidien m’a toujours subjuguée.
Tout comme le nombre incroyable de discussions, sous tous les points cardinaux, qui aboutissent à cette constatation unanime: ce domaine est un modèle, et sa sérénité fait plaisir à boire.

En vente au domaine en ce moment :
· Muscat 2007 « Réserve ».
· Riesling 2004 « Cuvée Frédéric Emile ».
· Riesling 2002 « Clos Sainte Hune ».
· Gewurztraminer 2000 « Sélection de Grains Nobles ».

Coordonnées :
Domaine TRIMBACH
15, route de Bergheim
68150 RIBEAUVILLE
Tél : 03-89-73-60-30
http://www.maison-trimbach.com/

Informations pratiques :
Prix des cuvées Classique : De 8 à 13 €.
Prix des cuvées Réserve : De 12 à 18 €.
Prix des cuvées Réserve personnelle : De 18 à 32 €.
Prix des cuvées de Prestige et de Collection: De 32 à 130 € (Clos Sainte Hune).
Caveau ouvert à la dégustation du lundi au vendredi de 8h à 11h45 et de 13h30 à 17h15.
Pour une dégustation relativement complète, il est recommandé de prendre rendez-vous.

Fiche mise à jour en Juillet 2009
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